Les mains dans la gravelle

Dates de représentations à L’Arrière Scène
Création
Théâtre
Danse / mouvement
Art visuel
60 min
Famille

Première 30 janvier 2011

À partir de 7 ans

Primaire

À partir de la 2e année

L'histoire

Fred Gravel nous invite au dévoilement de son installation d’arts visuels créée à partir d’objets évoquant ses 10 ans. Sous nos yeux, l’artiste redevient Fred-la-terreur, l’enfant pauvre qui passait ses journées à scruter le gravier de sa cour pour y dénicher des pierres précieuses. Il revit son histoire d’amitié avec Agate qui se prenait pour Marylin Monroe, de même que son lien avec sa mère malade.

Dans un univers où les jus Oasis évoquent des oiseaux et où les pierres aux reins deviennent des diamants, ce spectacle ponctué de moments dansés raconte comment l’imaginaire de Fred a pu alléger sa réalité d’enfant pauvre et nourrir l’artiste qu’il est devenu.

« En leur présentant un Fred à 30 ans, heureux, futur papa et qui vit de son art, Simon Boulerice dit en effet aux jeunes qu'à partir de leur différence, ils peuvent construire une vie à leur image, devenir adultes sans se dénaturer. »  

– Josée Lapointe, La presse.

 

Équipe de création

 

  • Production
  • L'Arrière Scène

 

  • Texte, interprétation et collaboration à la mise en scène
  • Simon Boulerice

 

  • Mise en scène 
  • Serge Marois

 

  • Scénographie
  • Paul Livernois

 

  • Costumes
  • Georges Lévesque

 

  • Éclairages
  • Claude Cournoyer

 

  • Musique/sons
  • Pierre Labbé

 

  • Régie
  • Martin Boisjoly
  • Geneviève Labbée

 

  • Chorégraphie
  • Danielle Hotte

     
  • Direction de production
  • Jean-François Landry

 

  • Photos
  • Robert Etcheverry

Mot de l'auteur

Enfant, je croyais être riche; je vivais avec ma soeur et mes parents dans une grande maison au bout d’une cour
asphaltée. Une cour avec deux voitures, une pour ma mère, l’autre pour mon père. En face de notre maison vivait Isabelle, une fille de mon âge. Je croyais qu’elle était pauvre; elle vivait seule avec sa mère dans un immeuble à logements modestes. Elles n’avaient pas de voiture, et derrière l’immeuble se trouvait un immense stationnement fait de gravier. J’associais la pauvreté à une cour non asphaltée. Nous, nous avions les sous pour goudronner notre
gravelle. Mais pas Isabelle. Fréquemment, j’avais de violentes bouffées d’empathie pour elle. Dans ces moments-là, je volais les vêtements de Barbie appartenant à ma soeur (riche comme je l’étais) et les donnais secrètement à la pauvre Isabelle, pour égayer ses jours et rétablir un peu la justice.

Aujourd’hui, plutôt que de subtiliser des vêtements de poupée à ma soeur, j’écris. L’écriture est devenue ma façon de rétablir la justice. Je donne toujours la parole à des antihéros. Des gens pauvres, seuls, marginaux ou isolés. Ou tout ça à la fois. Des gens qui ne croient pas avoir le talent pour vivre.

J’ai écrit Les Mains dans la gravelle pour parler aux jeunes du rapport à la pauvreté et à la richesse, mais encore plus pour leur parler d’émancipation. Leur montrer que l’on est maître de notre destin et que le pouvoir de l’imaginaire, c’est précieux. Qu’il n’y a rien de mieux pour alléger la lourdeur que peut représenter son enfance.